lundi 20 mai 2013

Une Guilde des Artistes de la Musique, qu'est-ce ?

Le microcosme de la musique est toujours intéressant à regarder. Beaucoup d'initiatives, souvent riches et interpellant-es, des indépendants qui veulent faire aussi bien que les "majors", parfois avec exactement les mêmes méthodes, des auto-produits avec pour but principal une cohérence artistique et politique, des auto-gérés subventionnés, des professionnels se revendiquant comme tels (souvent contre des "amateurs sans talent, donc sans public, cqfd")... La liste est longue, je n'épingle volontairement que ceux qui serviront mon propos.

Et donc dans ce magma bouillonnant d'initiatives diverses et variées, à l'heure de l'Exception Culturelle Acte 2, chère à Mr Lescure, une Guilde des Artistes de la Musique est née. La GAM, comme nous allons maintenant l'appeler, aime à rappeler sa filiation directe avec la FAC, Featured Artists Coalition, qui s'est prononcé contre l'importation de la Riposte Graduée en Angleterre, et qui pour certains de ses supporteurs "empêcher le piratage est une perte de temps" (Peter Jenner, ancien manager des Pink Floyd).
Nous verrons bien si les propositions d'artistes comme Kent, Axel Bauer seront à même d'élargir les horizons des "artistes de la musique"...

Cette notion appelle à une recherche.
Voici l'article 2 du Règlement Intérieur de leur association :
Article 2 :

L’association se compose d’artistes professionnels de la musique. On entend par « artistes professionnels de la musique » :
toute personne qui a créé une œuvre reconnue, qui a rencontré un public notoire (c’est à dire que l’on peut estimer dépasser le cadre des amis); mais aussi toute personne qui a publié un album et/ou fait des concerts, et/ou dont on parle dans la presse... et qui engage des professionnels de la musique. 
Il y a ici une définition intéressante de ce qu'est, à leurs yeux, un "artiste de la musique", puisque c'est de cela dont il s'agit. Avant toute chose, c'est un professionnel ! Avec une définition toute trouvée, celui qui a créé une œuvre reconnue, qui a rencontré un public notoire, et/ou dont on parle dans la presse... Rien que cette définition est à mon sens à gerber, puisque n'importe quel "artiste" transporté par les stratégies commerciales des industries du divertissement peut ainsi légitimement devenir membre de leur guilde. C'est d'ailleurs une de leur définition "d'un artiste de la musique".
J'aime beaucoup le "mais aussi" qui indiquerai que pas seulement ces gens-là peuvent venir, mais aussi les travailleurs, ceux qui font des concerts, des albums et qui embauchent des gens !

Parfois je ne comprend pas comment on peut avoir une notion aussi limitée du terme "artiste". Il me semble que si la loi ne parle pas justement d'artistes (à part d'artistes-interprètes) mais d'auteurs, compositeurs, c'est bien pour - tenter de - définir une position plus juste à l'égard de tous les acteurs. La loi, considérant à juste titre que tous les citoyens sont potentiellement des auteurs, compositeurs.

Soit, vous défendez, avec un esprit corporatiste (le terme de guilde a un sens bien précis dans notre histoire) votre métier et tous ceux qui s'y rattachent, mais de grâce ne défendez pas les pires ambassadeurs des échecs du monde musical de ces quinze dernières années !

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